La chapelle Notre-Dame de Rodemack
Cette chapelle fut construite en 1658 par les habitants du village. Etait-ce en remerciement à la Vierge après la guerre de Trente Ans ? Une légende raconte qu’un militaire de Rodemack promit de faire construire une chapelle en l’honneur de Marie s’il parvenait à échapper à ses poursuivants en sautant avec son cheval depuis le rocher sur lequel est juchée la chapelle.
La date de construction est visible sur le petit oculus au-dessus du portail, tandis qu’un joli vitrail orne le deuxième oculus, plus grand.
Dans la revue « Le Pays Lorrain » (n°3 de 1985) sont répertoriées les statues et œuvres d’art volées ou mutilées en Lorraine entre 1975 et 1984. Parmi celles-ci, une statue de Saint Sébastien et de la Vierge à l’Enfant, de la fin du XVIIe siècle, ainsi qu’un groupe sculpté du XIVe siècle, « L’éducation de la Vierge ». Il représente Anne apprenant la lecture à sa fille, Marie. Une statue sur le même thème est actuellement visible dans la chapelle de Rodemack.
La statue de la Vierge placée au-dessus de l’autel est très semblable à Notre-Dame de Luxembourg, également appelée la Consolatrice des affligés, Consolatrix Afflictorum. La dévotion envers Marie Consolatrice s’est développée au XVIIe siècle dans la chapelle du collège des Jésuites de Luxembourg, devenue la cathédrale. Cette chapelle a sans doute été fondée par un Jésuite du nom de Jacques Brocquart, né à Thionville vers 1588 (cf « L’histoire de Thionville » de Guillaume Teissier, 1828). Né au Luxembourg, le culte de la Consolatrice des affligés s’est répandu dans les régions environnantes, comme en Moselle par exemple. On peut par exemple voir à l’extérieur de l’église du Keybourg à Kanfen une Notre-Dame consolatrice des affligés, inaugurée le 25 juin 1988 par Monseigneur Hengen, évêque de Luxembourg.
L’oratoire de Haute-Parthe abrite également une statue de Notre-Dame de Luxembourg, réalisée au XVIIIe siècle, sans doute par le sculpteur Nicolas Greff.
À l’extérieur de la chapelle, Saint Roch et Saint Sébastien, tous deux priés pour lutter contre les épidémies, sont présents sur un calvaire que l’on peut dater du XVIIIe siècle. On reconnaît Saint Sébastien aux flèches qui lui transpercent le corps, tandis que Saint Roch tient son bâton de pèlerin (ou bourdon) de la main gauche, avec, à ses pieds, le chien qui lui apportait chaque jour son pain alors qu’il était atteint de la peste.
Saint Roch est également représenté dans l’église Saint Nicolas de Rodemack, ainsi que dans une niche de la porte de Sierck.